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association culturelle thafath

20 mars 2009

ait mengulette mounis

Lounis Aït Menguellet est un chanteur kabyle, né le 17 janvier 1950 à Ighil Bouammas, petit village niché dans les chaînes montagneuses du Djurdjura, près de Tizi Ouzou en Haute Kabylie (Algérie).

Lounis Aït Menguellet est certainement l'un des artistes les plus populaires de la chanson kabyle contemporaine, un poète qui est devenu le symbole de la revendication identitaire berbère. À propos des évènements qui ont secoué la Kabylie ces dernières années, il dit que, égale à elle-même, la région est un bastion de la contestation et qu’elle a toujours été à l’avant-garde des luttes. « Je parle de la Kabylie à ma façon, afin d’apporter quelque chose pour que les choses évoluent », avant de s’empresser d'ajouter qu'il ne fait jamais de politique.

Nombreux sont ceux qui considèrent que la carrière de Lounis Aït Menguellet peut être scindée en deux parties selon les thèmes traités : la première, plus sentimentale de ses débuts, où les chansons sont plus courtes et la seconde, plus politique et philosophique, caractérisée par des chansons plus longues et qui demandent une interprétation et une lecture plus approfondie des textes. Aḥkim ur nesεa ara aḥkim (Pouvoir sans contre-pouvoir), Iḍul s anga a nruḥ (Le chemin est long), Nekwni s warrac n Ledzayer (Nous, les enfants d’Algérie) : Aït Menguellet choisit délibérément dans ses concerts récents de chanter ces poèmes, plus longs et plus composés, comme une invitation lancée à son public à une réflexion et à une découverte.

En présentant son nouvel album à la presse, le 16 janvier 2005, à la veille de sa sortie le jour de son cinquante-cinquième anniversaire, à la Maison de la Culture de Tizi Ouzou, Lounis a fait remarquer que « l’artiste ne fait qu’attirer l’attention des gens sur leur vécu et interpeller leur conscience. C’est déjà une mission et je ne me crois pas capable d’apporter les solutions aux problèmes ». Aigri par la situation sociale et politique de son pays déchiré, Lounis puise de moins en moins dans son répertoire de chansons sentimentales qui ont caractérisé ses débuts.

Une enfance marquée par la guerre d'indépendance :
Dernier né d’une famille de six enfants - il a trois sœurs et deux frères -, Lewnis AT MANGELLAT nait dans le village d'Ighil Bbwammas, Iboudrarene, près de Tizi Ouzou en Haute Kabylie le 17 janvier 1950, un peu plus de quatre ans avant le déclenchement de l'insurrection qui apportera, après huit années d'une guerre sans merci, l'indépendance à son pays.

Il a vécu une enfance difficile, partagé entre sa région natale et Alger où il s'installera un temps chez ses frères Smail et Ahmed. Ses parents exerçaient une activité de commerçants. « Ma famille avait pour tradition le commerce. On avait une sorte de ferme et des magasins dans l’Oranais, à Rahouia. Les hommes y allaient à tour de rôle pour faire marcher les commerces. Les femmes et les enfants restaient en Kabylie ». Il aura à peine le temps de commencer ses études primaires à l'école de son village : « J’y suis allé pendant une année, avant que l’école ne soit détruite, brûlée par les Moudjahiddines ».

La suite ? « Elle a été un peu compliquée. J’ai tenté de reprendre les études au village, et j’ai fait quelques années encore avant l’indépendance. Puis, après 1962, je suis parti avec mes frères sur Alger où j’ai repris le cursus primaire dans une école aux Champs de Manœuvres, et de là, j’ai atterri au collège d’enseignement technique dans lequel je suis resté trois ans ».

Au cours de la dernière année, Lounis doit tout abandonner après la mort, dans un accident de la circulation, de son grand frère, jeune commissaire de police à Alger, qui l’avait à sa charge et s'occupait de lui depuis le départ du père à Oran.

Pendant ses études - il suit une formation d'ébéniste dans un collège technique - il s'éprend de littérature, grâce à un professeur particulièrement pédagogue, et commence à écrire des poèmes, qu'il chante dans la plus pure tradition orale de la poèsie berbère.

Obligé de travailler pour vivre, Lounis trouve un emploi de secrétaire subdivisionnaire au ministère des Travaux publics. Mais, parallèlement, il commence à se lancer dans la chanson, sans penser encore à devenir chanteur.

Les débuts dans la chanson
Ses débuts dans la chanson remontent, à l'année 1968. Il avait à peine dix-huit ans lorsqu'il crée avec quelques copains le groupe Imazighen. « On était des débutants, on a beaucoup bourlingué, fait des galas, des fêtes un peu partout en Kabylie. Je me rappelle bien de ce gala qu’on avait fait à la salle des fêtes de Tassaft. Elle était archicomble, et j’en garde un très bon souvenir. C’était notre premier gala réussi, ça nous a vraiment galvanisés ». Des pères blancs avaient mis à leur disposition une pièce pour que le groupe puisse répéter. Et au 1er étage, Mouloud Mammeri dispensait des cours de langue amazighe ; Lewnis apprendra l'alphabet tifinagh grâce à l'écrivain.

Un an plus tôt, en 1967, son cousin Ouahab l’avait pris presque de force pour l’emmener subir l’incontournable et très redouté passage à l’émission Nouva Ihafadhen de la Radio kabyle que Cherif Kheddam, une grande figure de la modernisation de la chanson kabyle, consacre à la découverte des « chanteurs de demain ». Il y chante sa première chanson, composée en 1966, à l'âge de seize ans, à la suite de sa première (et dernière, avouera-t-il plus tard) déception amoureusee, Ma trud ula d nek kter (Si tu pleures, moi je pleure encore plus). Celui qui avait l'habitude de chanter entre copains sous le clair de lune d'Ighil Bouammas, son village natal, devient, en quelques mois, cette idole qui bouleverse les cœurs. Sa carrière est lancée.

Ce cousin s'occupait du groupe, et jouait un peu le rôle de manager. « C’est lui qui m’avait vraiment poussé à y aller. Dans le temps, il était au groupe comme un manager, il nous débrouillait des galas, le transport. Il était très actif avec nous jusqu’en 1970. Puis, je suis rentré au village, les autres se sont dispersés, et le groupe a fini par disparaître. Mine de rien l’expérience a quand même duré près de trois ans ».

De retour chez lui à Ighil Bouammas, Lewnis est recruté comme secrétaire à la Kasma de la région, et il se marie. Mais il doit quitter son travail, après seulement quelques mois d’exercice, pour partir sous les drapeaux. Sa première fille - il aura au total six enfants - vient au monde alors qu’il accomplissait son instruction à Blida, avant d’aller faire ses dix-huit mois à Constantine.

C’est également pendant cette période que Lounis prendra son véritable départ dans la chanson. Toujours grâce à son cousin Ouahab, qui avait pris contact avec un éditeur, Yahia L’hadi (qui était aussi un célèbre chanteur arabe oranais), il enregistre en 1969 à Oran quatre chansons; dont la toute première, Ma trud ula d nek kter, pour ses deux premiers 45 tours, sortis en même temps.

Avec l'aide d'un de ses amis, Kamel Hamadi, il surmonte les obstacles imposés par la vie militaire pour continuer à enregistrer : « Kamel m’avait, en fait, beaucoup aidé à foncer. Je venais en permission le week-end, et il me réservait à l’avance le studio de Mahbou Bati à Alger pour enregistrer. À l’époque, c’était des 45 tours. Je laissais alors la bande à Kamel pour chercher un éditeur, s’en occuper, et moi je reprenais le train pour Constantine le dimanche en soirée ».

C’est ainsi qu’il ne se rendra compte du succès remporté par son second tube A Louiza, qui avec Ma selber assure définitivement sa popularité, que plusieurs mois plus tard. « Je n’en savais absolument rien. Moi j’étais loin, à Constantine enfermé dans une caserne… ».

Hommage de Kateb Yacine
Dans un texte à propos de la défense de la langue kabyle, le grand écrivain algérien Kateb Yacine, décédé en 1989, rend hommage à Lounis Aït Menguellet :

« (…) Et comme l'ignorance engendre le mépris, beaucoup d'Algériens qui se croient Arabes - comme certains s'étaient crus Français - renient leurs origines au point que le plus grand poète leur devient étranger :

J'ai rêvé que j'étais dans mon pays
Au réveil, je me trouvais en exil

Nous, les enfants de l'Algérie
Aucun coup ne nous est épargné
Nos terres sont devenues prisons

On ferme sur nous les portes
Quand nous appelons
Ils disent, s'ils répondent,

Puisque nous sommes là, taisez-vous !

Incontestablement, Lewnis AT MANGELLAT est aujourd'hui notre plus grand poète. Lorsqu'il chante, que ce soit en Algérie ou dans l'émigration, c'est lui qui rassemble le plus large public ; des foules frémissantes, des foules qui font peur aux forces de répression, ce qui lui a valu les provocations policières, les brimades, la prison. Il va droit au cœur, il touche, il bouleverse, il fustige les indifférents :

Dors, dors, on a le temps, tu n'as pas la parole.

Quand un peuple se lève pour défendre sa langue, on peut vraiment parler de révolution culturelle  »

Kateb Yacine (Extrait de « Les ancêtres redoublent de férocité »).

Discographie
La discographie de Lewnis At Mangellat comporte au total, plus de 200 chansons.

1967-1974 : Période des 45 Tours, environ 70 titres.
( 1975 ) : Telt yyam - Taghzalt 33 tours voix du globe edition brahim ounasser
1976 : Anida n-tejjam mmi (Luzin s axxam)
1976 : Live à l'Olympia
1977 : Amjahed (Aali d Waâli)
1978 : Aâettar
1979 : Ay agu
1981 : A lmus-iw (Askuti)
1982 : A macahu
1983 : A mmi
1984 : Egget-iyi
1986 : Asefru
1988 : « Les années d'or » 48 titres, reprises en 6 K7 des 45 tours des débuts
1989 : Acimi
1990 : Abrid n temzi (tirga n temzi)
1992 : A ken-ixdeâ Rebbi
1994 : Awal
1995 : Iminig n yid
1997 : Siwel-iyi-d tamacahutt
1999 : Inagan
2002 : In-asen
2005 : Yenna-d wemghar
Menguellat

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20 mars 2009

ferhat mehanni

Biographie ferhat_mehanni

Diplômé en sciences politiques de l'université d'Alger, Ferhat Mehenni fait sa percée dans le monde musical en 1973 en remportant avec son groupe "Imazighen Imoula" le premier prix du Festival de musique moderne d'Alger.

Il commence alors sa carrière de chanteur contestataire, hostile à la fois au pouvoir et aux islamistes. Arrêté en 1977, il le sera une douzaine de fois encore par la suite. En 1980, il est parmi les 24 détenus. Condamné à trois ans de prison ferme en 1985, il est gracié en 1987.

Présent dans le Vol AF 8969 d'Air France détourné en décembre 1994 par des membres du GIA, il en réchappe grâce à l'action du GIGN.

Cet homme est l'un des quatre fondateurs, avec feu Mustapha Bacha, Mokrane Ait Larbi et Said Sadi du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Il en a démissionné fin mai 1997.

Quant au MCB-Coordination nationale, qu'il crée lui-même le 4 avril 1993, il est vrai que Said Saadi lui avait fait un coup d'État vers la fin du boycott scolaire (1995). Ceci n'avait pas découragé pour autant cet infatigable militant de la cause amazighe puisqu'il avait aussitôt créé le MCB-Rassemblemnt national.

En 2001, suite aux assassinats de jeunes kabyles du Printemps Noir par la gendarmerie algérienne, il prôna comme solution à la sortie de crise dans laquelle se débat depuis l'Indépendance l'Algérie, l'autonomie régionale. À cet effet, il a fondé le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie. L'assassinat de son fils aîné Ameziane, le 19 juin 2004 à Paris, qui n'a pas été élucidé est peut-être lié à son engagement autonomiste selon lui.

Son intervention musclée lors du colloque Afidora à l'Assemblée Nationale, particulièrement médiatisée, a eu un important retentissement en Algérie.

Ferhat Mehenni est l'auteur d'un livre, Algérie : la Question kabyle, publié en 2004 à Paris aux Éditions Michalon, où il exprime ses convictions autonomistes pour la Kabylie.

20 mars 2009

da slimane azem

Il est né le 19 septembre 1918 à Agouni Gueghran en Grande Kabylie. Slimane Azem quitta son village très jeune pour travailler chez un colon à Zéralda. Il arrive en France dès 1937, où il travaille comme aide-électricien à la RATP. Après quelques années de travail obligatoire imposé par l'Allemagne nazie, il prend un café en gérance à Paris et s'y produit les week-ends.

Il entame alors une immersion précoce dans les tourments de l'exil. Sa première chanson, A Muh a Muh, consacrée à l'émigration, paraît dès le début des années 1940 : elle servira de prélude à un répertoire riche et varié qui s'étend sur près d'un demi-siècle. Il chantera également contre l'occupation française dans Effegh ay ajrad tamurt-iw (Ô [nuée de] sauterelles, sors de mon pays). Mais ses chansons traitent aussi des problèmes de ses compatriotes.

Après l'indépendance de l'Algérie, il fut très critique à l'égard du régime algérien, et sera en conséquence interdit de diffusion sur les ondes algériennes entre 1967 et 1988. Il décède le 28 janvier 1983 à Moissac en France, où il est enterré, le pouvoir ayant interdit son retour en Algérie.

Le chanteur Rabah Asma a repris certains de ses titres. En 1995, Matoub Lounès a repris le titre Effegh A ya jrad tamurt iw, dirigé cette fois contre le pouvoir algérien.

Chansons célèbres :slimane_azem

  • A Muh A Muh traite des conditions de vie des immigrés.
  • Effegh a ya jrad tamurt iw (Sauterelles quittez mon pays) dénonce les conditions de la colonisation.
  • Ghef taqbaylit yuli was (Le Jour se lève sur la langue kabyle) est un hommage au Printemps berbère.
  • La carte de résidence, chante les difficultés de l'immigration et de la délivrance de ladite carte.
  • Algérie mon beau pays, chant nostalgique

Discographie complète:

  1. Ma tedduḍ a nruḥ (amuh amuh première version 1948)
  2. Aṭas i sebreɣ (avec Bahia Farah)
  3. Nekk akk-d kemm (avec Bahia Farah)
  4. Nekk d lmir ( en kabyle et en arabe)
  5. Akagugi di fagh lexbar
  6. Amek a nilli susta (en arabe et en kabyle)
  7. Debza udmaɣ (avec Mohamed Hilmi)
  8. Lalla Margaza
  9. Aẓar di Cina
  10. Ennagh ay aɛabuḍ version 1
  11. Sel-iw af nnabi
  12. Ay ul-iw utub
  13. Allah ɣaleb
  14. A Rebbi lmuddabar version 1
  15. Atha lqum
  16. Tikhras i laavdd addihhddar (avec Mohamed Hilmi)
  17. Iddrimen Iddrimen
  18. Dounith thesghuru
  19. Urideqar
  20. Rebbi Cetch Damaiouen
  21. Ayuliw ilik delhar
  22. Ezman ixarwadh
  23. Ahbib n wul-iw iruḥ
  24. Afrukh Ifileles
  25. Effeɣ ay ajraḍ tamurt-iw
  26. Daɣrib dabarani
  27. Ezzux di lmecmel
  28. Iḍahred waggur
  29. Nedhlab Rebbi add aghyafou
  30. Berkayi Thisith nechjav
  31. Netsruhu netsughal
  32. Ikfa laman
  33. Inas i leflani version 1 (perdue)
  34. A ya tha muth iw version 1 (perdue)
  35. Therroui Theberroui
  36. Azger yaaqel eggmas
  37. Lahvav lwaqta
  38. Zman elghatti
  39. Akmikhdaa rebbi a dunith
  40. Baba ɣayu
  41. A Muḥ a Muḥ (version 2 1967)
  42. Amkerker bumddun
  43. Tha qsitt bumkerker
  44. Inas i leflani (version 2 1967)
  45. 19 Mars
  46. A tamurt-iw aɛzizen ( sur 2 rythmes)
  47. A Tigejdit
  48. Aha lala lala
  49. Annagh ay aabudh (vers2 1967)
  50. Argaz T Mattouth
  51. Arrebbi almuddebar ( Version 2 1967 ou 68)
  52. Ayamodhin
  53. Ayuliw henniyi
  54. Chfigh etsough
  55. Uc Aayigh
  56. A naker lahsan
  57. Wah rebbi Wah
  58. Muhand u kaci
  59. Iya ouiyac Ahmed
  60. Elqarn Erbatach
  61. Elfoull Di Vaouen
  62. Tlata Yoqjan
  63. Diminou
  64. Atsnaddi add echtcigh
  65. A Madame encore à boire
  66. Amenttas
  67. Aouin ilan del fahem ( disque d’or 1970)
  68. Elwaqth aghedar
  69. Gumagh Ademcthigh
  70. Ilukan di ulach lukan
  71. Uliw baqi isxamim
  72. Wiyak al fahem
  73. A nkhemem
  74. A taguitart iw
  75. A ya tha murth iw (version 2 avec guitare seulement)
  76. Asefru
  77. Bu n Adem
  78. Da Meziane
  79. Ddunit
  80. Ezhar iaawjen
  81. Lejdud n zikh
  82. Nukni id nukni
  83. Si moh u mhand yenna-d
  84. Si zik
  85. Tabrat
  86. Tha kvaielith
  87. Tha qsitt en Mouh
  88. Tha qsit el w huc
  89. Tha qsitt en Muh
  90. wa ivenu wa itshudu
  91. Ya mohand 01
  92. Yir lekhvar nelmut
  93. Zic ghilagh dda qessar
  94. La résidence
14 mars 2009

Mouloud Mammeri est né le 28 décembre 1917 à

Mouloud Mammeri est né le 28 décembre 1917 à Taourirt Mimoune  en Haute Kabylie. Il fait ses études primaires dans son village natal. En 1928 il part chez son oncle à Rabat (Maroc), où ce dernier est alors le précepteur de Mohammed V. Quatre ans après il revient à Alger et poursuit ses études au Lycée Bugeaud (actuel Lycée Emir Abdelkader, à Bab-El-Oued, Alger). Il part ensuite au Lycée Louis-le-Grand à Paris ayant l'intention de rentrer à l'École normale supérieure. Mobilisé en 1939 et libéré en octobre 1940, Mouloud Mammeri s’inscrit à la Faculté des Lettres d’Alger. Remobilisé en 1942 après le débarquement américain, il participe aux campagnes d’Italie, de France et d’Allemagne.

À la fin de la guerre, il prépare à Paris un concours de professorat de Lettres et rentre en Algérie en septembre 1947. Il enseigne à Médéa, puis à Ben Aknoun et publie son premier roman, La Colline oubliée en 1952. Sous la pression des événements, il doit quitter Alger en 1957.

De 1957 à 1962, Mouloud Mammeri reste au Maroc et rejoint l'Algérie au lendemain de son indépendance. De 1965 à 1972 il enseigne le berbère à l'université dans le cadre de la section d'ethnologie, la chaire de berbère ayant été supprimée en 1962. Il n'assure des cours dans cette langue qu'au gré des autorisations, animant bénévolement des cours jusqu’en 1973 tandis que certaines matières telles l’ethnologie et l’anthropologie jugées sciences coloniales doivent disparaître des enseignements universitaires. De 1969 à 1980, il dirige le Centre de Recherches Anthropologiques, Préhistoriques et Ethnographiques d’Alger (CRAPE). Il a également un passage éphémère à la tête de la première union nationale des écrivains algériens qu’il abandonne pour discordance de vue sur le rôle de l’écrivain dans la société.

Mouloud Mammeri recueille et publie en 1969 les textes du poète kabyle Si Mohand. En 1980, c'est l'interdiction d'une de ses conférences à Tizi-Ouzou sur la poésie kabyle ancienne qui est à l'origine des événements du Printemps berbère.

En 1982, il fonde à Paris le Centre d’Études et de Recherches Amazighes (CERAM) et la revue Awal (La parole), animant également un séminaire sur la langue et la littérature amazighes sous forme de conférences complémentaires au sein de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Ce long itinéraire scientifique lui a permis de rassembler une somme d’éléments fondamentaux sur la langue et la littérature amazighes. En 1988 Mouloud Mammeri reçoit le titre de docteur honoris causa à la Sorbonne.

Mouloud Mammeri meurt le soir du 26 février 1989 des suites d'un accident de voiture, qui eut lieu près de Aïn-Defla à son retour d'un colloque d'Oujda (Maroc).

Le 27 février, sa dépouille est ramené à son domicile, rue Sfindja (ex Laperlier) à Alger. Mouloud Mammeri est inhumé, le lendemain, à Taourirt Mimoun. Ses funérailles furent spectaculaire : plus de 200 000 personnes assistèrent à son enterrement. Aucun officiel n'assista à la cérémonie alors qu'une foule compacte scandait des slogans contre le pouvoir en place.mouloud_mammeri6_c974b

14 mars 2009

kateb yacine

Kateb Yacine est né en 1929 à Constantine, dans l'Est de l'Algérie. Son père avait une double culture, française et musulmane. Après l'école coranique, il entre à l'école et au lycée français. Il a participé, lorsqu'il avait 15 ans (1945) à Sétif à la grande manifestation des musulmans qui protestent contre la situation inégale qui leur est faite. Kateb est alors arrêté et emprisonné quatre mois durant. Il ne peut reprendre ses études et se rend à Annaba, puis en France. De retour en Algérie, en 1948, il entre au quotidien Alger Républicain et y reste jusqu'en 1951. Il est alors docker, puis il revient en France où il exerce divers métiers, publie son premier roman et part à l'étranger (Italie, Tunisie, Belgique, Allemagne...). Ensuite, il poursuivra ses voyages avec les tournées de ses différents spectacles. Il est mort en 1989.

Bibliographie :

Nedjma, Edition du Seuil, Paris, 1956, Points roman, 1981.
Le cercle des représailles, Edition du Seuil, Paris, 1959.
Le Polygone étoilé, Edition du Seuil, Paris, 1966
L'homme aux sandales de caoutchouc, Edition du Seuil, Paris, 1970.
L'oeuvre en fragments, Edition Sindbad, 1986.
Théâtre en arabe dialectal algérien :
Mohammed prends ta valise, 1971.
Saout Ennisa, 1972.
La guerre de 2000 ans, 1974.
La Palestine trahie, 1972-1982.user102011_pic3985_1202665613

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14 mars 2009

farid ali

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Le chantre chante la révolution

Il y a des voix sophistiquées qui portent plus loin que les armes sophistiquées ", se plaisait à affirmer Ali Zaâmoum à propos de la chanson engagée. Farid Ali en est un précisément exemple.

Farid Ali, de son vrai nom Ali Khelifi, est né les 9 janvier 1919 à Ikhlefounen, dans la commune de Bounouh. Après de brèves études chez les Pères blancs, études couronnées par l’obtention d’un certificat d’études professionnelles (CEP), il quitta son village natal en 1935. Ali débarqua à Alger. Il exerça le métier de cordonnier à la rue Randon. Dans les années 1940, déjà, il fréquentait assidûment les Ali Qadareine, Ahmed Oummeri " bandits d’honneur ", qui ne faisaient que se rebeller contre le joug français.

Dès la fin des années 1940, il partit comme bon nombre d’Algériens à Paris. Là, de café en café, d’une rencontre à une autre, il fut envahi par des idées nationalistes auxquelles il ouvrit son cœur. Et, encouragé par les différents chefs d’orchestre du moment, Mohamed El Kamal et Mohamed Al Jamoussi, et, plus tard, par le notoire Amraoui Missoum, Farid Ali, l’artiste engagé, le chanteur à la voie cristalline, se consacra à la musique. En effet, il participa aux deux récitals organisés par Mohand-Said Yala à la salle Pleyel (Paris), en compagnie de Mohamed El Kamal, Allaoua Zerrouki, Mohamed Al Jamoussi et les frères cubains Baretto en 1949. Il était programmé pour un numéro de claquettes dont il était virtuose. Dans son café à Boulogne, il noua des amitiés avec tous les artistes qui venaient interpréter leur vie, chanter leur amour et crier leur nostalgie du pays natal. En 1951, à suite d’un attentat contre un responsable de l’ORTF, une radio française, Farid Ali est  soupçonné et accusé. il est expulsé de France. De retour au pays, il séjourna tantôt dans son village natal (Bounouh-Boghni) tantôt à Alger où il activait au sein du PPA/MTLD et comme tout nationaliste, il était obligé de se  déplacer sans cesse et même de se déguiser.

A l’époque, une attestation de la Sacem(Société des auteurs, compositeurs, editeurs et musiciens)  était une carte administrative reconnue, mais son casier judiciaire n’étant pas vierge à la suite de ses démêlés  avec la justice françaises il fut obligé de demander à cheikh Nourredine de le parrainer pour bénéficier de cette fameuse carte. Elle lui ouvrira les portes de la radio d’Alger où il enregistrera plusieurs chansons avec Cheikh Nourredine dont " Z’har ulac,  Miss el ghorba, Anda telidh…

Refusant la sédentarité, et toujours à la recherche d’un but imperceptible, il repartit en France vers 1954-1955. Le chanteur à la voix merveilleuse, l’artiste maquisard qui fera entendre la voix de l’Algérie opprimée fut animateur, en 1955, de la célèbre émission de l’ORTF d’où est sortie une pléiade de nos meilleurs artistes et chanteurs tels que Missoum, Med El Kamal, Slimane Azem, Iguerbouchene, pour ne citer que les plus connus. Missoum et le réalisateur Abder Isker, lui reconnaissant son côté paternel, son don inné de formateur, l’associent à leur émission Chanteurs amateurs  avec la regrettée H’nifa. De cette émission, naissent Akli Yahiaten, Taleb Rabah, Oukil Amar et d’autres stars…

Militant actif de la Fédération de France, il était activement recherché, ce qui l’obligeait à se déplacer continuellement.  En 1956, l’armée française l’arrêta à Bounouh. A la prison de Draâ El Mizan, il vit toutes les couleurs de la torture.

Libéré en 1957, il s’engagea dans la lutte libératrice. Entre 1957-1958, Radio-Paris produit quelques sketchs et pièces radiophoniques où Farid Ali tient différents rôles.  Deux sketchs comiques et deux autres pièces de théâtre sont encore disponibles dans les archives sonores du fonds Radio-Paris. Les deux sketchs en question sont : " Kirdouch et le marchand de loterie ", enregistré le 9 novembre 1957, et " sin yeghyal dheg micro " (Deux nigauds au micro), enregistré le 15 décembre 1957. En été 1958, avec d’autres artistes algériens, Ali fit partie de la  troupe artistique du FLN en tant qu’interprète. Il émitauprès de Mustapha Kateb et de Mustaphe Sahnoun le vœu de chanter en kabyle ; avec leur approbation, il composa la nuit même la chanson que nous connaissons tous Ayema aâzizen ur tt’ru  (O ! mère chérie ne te lamente pas) et le lendemain, il la mit en musique. l’enregistrement eut lieu à Tunis, le refrain fut repris par tous les djounoud, et comme se plaisait à dire Farid Ali : " il venait d’enfanter la meilleure chanson du monde ". Le titre sera diffusé pendant tout le reste de la guerre d’Algérie sur les ondes de Radio-Tunis. La troupe entama une tournée à travers la Libye, la Chine, l’Egypte, le Maroc, la Yougoslavie… En Yougoslavie, en 1959, à la Maison Yougatov le disque Chants d’Algérie d’hier fut enregistré avec reprise de tous les chants patriotiques célèbres dent" qassamen ", trois chansons dont deux en kabyles Ya hmama en arabe furent interprétées par Farid Ali. Cet album de deux  disques regroupait dix-sept chansons ; véritables mosaïques du patrimoine chanté algérien. De nombreuses chansons de Farid Ali ont la même fibre patriotique. Elles interpellent ces âmes révoltées, mobilisent ces cœurs meurtris et incitent le peuple au soulèvement contre l’ordre colonial. Abrid ik-yehwan awi-t (Prends le chemin que tu veux !) est l’une des chansons les plus explicites quant au sens militant qu’il veut répandre et partager avec ses frères et son pays trop mutilé jusque-là.  Vint l’indépendance, il rentra au pays où il enregistra quatre titres à la Maison Philips, continua sa tournée à travers le pays et prit en gérance un restaurant à la Rue des coqs qui se transformera en un relais d’artistes et combattants de la cause nationale.

En 1964, à la suite de la crise politique de l’Algérie, il est l’hôte de la prison de Berrouaghia. Il est libéré en 1965. Il rentre au pays, puis pour des raisons de santé, retourne en France en 1977, pour rentrer définitivement, en 1978. Admis à l’hôpital de Boghni, le patriote et illustre Farid Ali rendra l’âme le 19 octobre 1981, à l’âge de 62 ans. Il est inhumé à Bounouh. Ce n’est que le 5 juillet 1987 qu’une distinction lui est décernée par le président Chadli Bendjedid.  Avec un parcours plein d’événements, une vie riche et difficile à cerner, Farid Ali demeurera ce patriote révolutionnaire, cet illustre artiste et ce sujet de l’histoire que la mémoire collective retiendra et saura lui rendre ses lauriers un jour.

Ses chants patriotiques et son militantisme avéré ne sont en réalité qu’un cri arraché d’une âme dévouée à l’Algérie. Les quinzaines de chansons que nous a léguées Farid Ali montre qu’il fut en effet, l’homme d’une œuvre nationaliste et militante.

Assez connu dans le milieu artistique et admiré par un grand public, le répertoire du maquisard demeure méconnu et  inexploré.

20 juin 2006

boghni

3 juin 2006

ramdane1

3 juin 2006

Kenza Le ciel pâlit, roule en crue le déluge lave

Kenza

Le ciel pâlit, roule en crue le déluge lave les dalles,
Les rivières atrocement mugissent.
Les terres d'alluvions croulent en torrent,matoub_lounes_kabylie
Du fond de la tombe une supplique remonte,
Dans sa douleur hurlante: ô mes enfants!

Certes, si le corps se décompose,
La pensée, elle, ne meurt pas
Si les cols à franchir sont âpres,
A l'épuisement nous trouverons un remède.
Et s'ils anéantissent tant et tant d'étoiles,
le ciel, lui, ne s'anéantit pas.

Ils ont scellé notre sort dès longtemps,
Avant ces jours de tragédie.
Les persécuteurs de la connaissance
Sur notre terre étendent la désolation.
ils ont tué Rachid Tigziri
Smail ,ils ne l'ont pas manqué.
ils ont tué Liabès et Flici,
Boucebsi et tant d'autres encore.

S'il devait n'en rester qu'un
Il rappellera notre souvenir.
Sur les plaies la croûte apparaîtra.
Nous nous dresserons parmi les autres nations,
Notre descendance sera nombreuse
Fût-ce dans le giron des épreuves.

Kenza,ma fille,
Endure le deuil de moi.
Nous succombons sacrifiés
Pour l’Algérie de demain.
Kenza, ma fille,
Ne pleure pas.

Kenza, ma fille,
Ne pleure pas.
La cause de notre trépas,
C'est l’Algérie de demain.
Kenza,ma fille,
Ne pleure pas!

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